Corps-esprit : L’esprit peut-il guérir le corps ?
Dans son livre Le Corps Quantique, le fabuleux pouvoir de guérison de votre esprit, le Dr Deepak Chopra évoque le cas de Chitra, guérie subitement d’un cancer avancé alors que son traitement ne semblait pas produire d’effet. Le corps, s’il est activement aidé de l’esprit, peut-il s’auto-guérir ?
Lorsque j’ai dit que personne ne pouvait honnêtement prétendre connaître de traitement du cancer du sein, je ne disais qu’à moitié la vérité. Si un malade pouvait activer le processus de guérison de l’intérieur, cela constituerait alors le traitement du cancer. Des exemples de guérison semblables à celle de Chitra se produisent lorsqu’un changement radical survient à l’intérieur, balayant la peur et le doute en même temps que la maladie. Toutefois, le lieu exact de ce changement reste très mystérieux. La sagesse médicale est mise au défi de répondre même à la plus élémentaire question : ce changement chez Chitra s’est-il produit dans son corps, dans son esprit ou dans les deux à la fois ? Pour répondre à cette question, la médecine occidentale s’est mise récemment à considérer avec du recul les médicaments et la chirurgie, qui sont les fondements de toute pratique médicale, pour se pencher sur le domaine vague et souvent déroutant que l’on dénomme un peu rapidement lamédecine corps-esprit. Cette prise de conscience était quasiment obligatoire car la confiance habituelle que l’on accordait au seul corps physique commençait à s’effriter.
La médecine corps-esprit provoque un malaise certain chez bon nombre de médecins qui pensent qu’elle est plus un concept qu’un domaine réel. Si le choix entre une idée nouvelle et un composé chimique connu lui est donné, le médecin accordera sa confiance à ce dernier – pénicilline, digitaline, aspirine ou valium ne nécessitent aucune réflexion de la part du patient (ou du médecin) pour être efficaces. Le problème surgit lorsqu’un tel produit se révèle inefficace. Des enquêtes effectuées en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis montrent que quelque 80% des patients pensent que le problème sous-jacent, le motif qui les amenait à consulter un médecin, n’est pas résolu à l’issue de cette visite. Des études classiques qui remontent à la fin de la Deuxième Guerre mondiale ont montré que des malades ont quitté le Yale Medical School Hospital plus malades qu’ils n’étaient à leur arrivée (parallèlement, des études similaires ont montré que des patients souffrant de troubles psychiques se sont mieux portés durant la période d’attente de leur consultation qu’après avoir effectivement vu le psychiatre – cela prouve qu’il ne suffit pas d’échanger un médecin du corps contre un médecin de l’âme).
Une guérison miraculeuse, donc, met simplement en lumière la nécessité de reconsidérer certains des principes de base de la médecine. La logique normale en matière de guérison peut être impressionnante ou du moins satisfaisante, comme lorsqu’on prescrit de la pénicilline pour guérir une infection, mais la logique de la nature peut être stupéfiante. De nombreux médecins sont restés perplexes devant des cas de guérison tels que celui de Chitra, sans avoir le moindre début d’une explication ; ils emploient alors l’expression consacrée rémission spontanée, appellation bien pratique qui ne signifie pas autre chose que ceci : le patient s’est guéri lui-même. Ces guérisons spontanées sont tout à fait rares – une étude datant de 1985 a estimé qu’il y en avait
une sur vingt mille cas de cancers diagnostiqués ; certains spécialistes pensent qu’elles sont plus rares encore (inférieures à dix pour un million) mais nul n’en est certain.
Récemment, je passais une soirée en compagnie d’un spécialiste du cancer renommé du Middle West, qui traite des milliers de personnes chaque année. Je lui demandai s’il connaissait des cas de rémission spontanée. Il haussa les épaules et me répondit : « Je n’aime pas beaucoup ce terme, cependant j’ai vu des tumeurs régresser complètement. C’est très rare mais cela arrive. »
Ces régressions pouvaient-elles parfois se produire d’elles-mêmes ? Il admit que cela pouvait être le cas. Il réfléchit un moment et ajouta que certaines formes de mélanomes – cancer de la peau redoutable, qui tue très rapidement – sont connues aussi pour disparaître d’eux-mêmes. Il ne pouvait dire pourquoi. « Je ne peux perdre mon temps à penser à ces phénomènes exceptionnels, dit-il. Le traitement du cancer, c’est une affaire de statistiques – on considère les nombres. Une immense majorité de malades répond à certains aspects d’un traitement et on n’a tout simplement pas le temps de faire des recherches sur la minorité infinitésimale qui guérit pour une raison inconnue. De plus, l’expérience nous a montré que la plupart de ces régressions ne sont que temporaires. »
Pensait-il que les régressions totales étaient inférieures à une sur un million ? Non, répondit-il, elles ne sont pas aussi rares. Par conséquent, en qualité de scientifique, ne désirait-il pas découvrir le mécanisme qui se cachait derrière, même si les chances étaient d’une sur un million ou sur dix millions ? A nouveau il haussa les épaules. « Il doit bien sûr y avoir un mécanisme derrière cela, concéda-t-il, mais ce n’est pas mon domaine de recherche. Laissez-moi vous donner un exemple : il y a huit ans, un homme est venu me voir en se plaignant d’une toux qui lui déchirait la poitrine. On lui fit passer une radio qui révéla une grosse tumeur entre ses poumons. Admis à l’hôpital, on pratiqua une biopsie et le pathologiste diagnostiqua un cancer à petites cellules (carcinome). C’est un cancer dont l’évolution est rapidement fatale.
« J’annonçai à mon patient la nécessité d’une opération immédiate, afin de soulager la tension créée par la tumeur, qui serait suivie d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie. Il refusa, très troublé par la perspective d’un traitement. Après cette visite, je perdis complètement sa trace. Huit ans plus tard, un homme vient me voir avec un énorme ganglion lymphatique au cou. Je fis une biopsie qui révéla un cancer à petites cellules. Je me rendis compte alors que c’était le même homme.
« On fit une radio au thorax qui ne montra aucune trace de cancer du poumon. Normalement, 99,99% des malades non traités seraient morts en six mois ; quant
à 90% des malades, ils n’auraient pas survécu au-delà de cinq ans, même avec un traitement intensif. Je lui demandai ce qu’il avait fait pour son premier cancer et il me répondit qu’il n’avait rien fait, qu’il avait simplement décidé qu’il ne mourrait pas d’un cancer, et que de la même manière, il allait refuser un traitement pour son deuxième cancer. »