Rendez-vous avec la Vie

Le 2 juin 2015

«

Vous avez rendez-vous avec votre vie dans le présent. Si vous ratez ce rendez-vous, vous risquez aussi de rater votre vie.»

(Thich Nhat Hanh)

Matin Magique

Vous êtes exactement où vous êtes censé être, présentement. Vous êtes à la bonne place, et au bon moment.

Je sais, ce n’est probablement pas l’impression que vous avez. Nous vivons généralement avec le sentiment profond d’être une erreur, de faire une erreur, et de vivre des erreurs. On n’est jamais tout à fait comme on devrait être, les choses ne sont jamais tout à fait comme elles devraient être, et on ne sera arrivé à la vraie destination que dans un petit moment. Ou un long moment.

Bien sûr, il y a une raison pour laquelle cette impression nous semble si réelle, si justifiée. C’est qu’il y a toujours de bons arguments qui nous viennent à l’esprit : notre objectif du moment n’est pas encore concrétisé, on ne se sent pas bien, un danger potentiel semble sur le point de se pointer, etc. Mais voici le hic, avec cette logique : si on déclare que ce sont là de bonnes raisons de considérer ce moment comme défectueux, cela veut dire qu’on accepte de vivre notre vie entière comme un défaut, comme un problème à régler. Car vous savez tout comme moi que la douleur, les objectifs non concrétisés, les dangers potentiels ne sont pas prêts de s’en aller. Même quand tout se passe bien, il y a toujours au moins une petite ombre au tableau.

Quand on parle de la souffrance, on fait généralement référence aux émotions qui nous habitent en réaction aux difficultés qu’on rencontre. Et effectivement, on peut vivre beaucoup de douleur ainsi. Or, les blessures les plus profondes ne sont pas celles qu’on vit en réaction à nos expériences, mais celles qu’on s’inflige en choisissant de s’en déconnecter – en opposant une résistance à la réalité intérieure et extérieure du moment. Chaque fois qu’on juge ce qui nous habite, chaque fois qu’on tente de fuir vers l’avant, chaque fois qu’on voit le présent comme une erreur, c’est une petite déchirure qu’on crée. C’est un peu comme si on s’arrachait à notre mère – à notre mère la Vie. Une mère apparemment très imparfaite, parfois, mais la seule mère que l’on a.

Accueillir pleinement la vie, exactement telle qu’elle se présente en ce moment. Je me demande si ce n’est pas la définition la plus juste du bonheur. Parfois, je me demande même si ce n’en est pas la seule vraie définition, finalement. Car on peut avoir les plus beaux rêves du monde, et les plus belles promesses d’avenir qui soient… Mais comment pourrait-il y avoir la moindre possibilité de bonheur ailleurs qu’ici et maintenant?

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